La parution en juillet et août derniers de chroniques consacrées respectivement à la massothérapie et à l’ergothérapie a soulevé beaucoup d’intérêt chez nos lecteurs. Ce mois-ci, j’ai demandé à Chantal Doucet, ergothérapeute à notre clinique, de répondre directement à vos questions. – René Joyal
Vous demandez surtout quels sont les cas les plus fréquents que nous traitons à la clinique René Joyal. La question est d’autant plus pertinente que le champ d’intervention de l’ergothérapie est vaste. Les institutions et les cliniques en viennent naturellement à se spécialiser.
Ici, 90 % des gens que nous traitons sont des accidentés du travail. Ils se présentent généralement à nous avec des problèmes au dos, aux épaules, au cou, aux genoux ou à une main. Ce peut être à la suite d’une fracture, d’une blessure quelconque ou d’une douleur persistante causée par une posture déficiente prolongée (à l’ordinateur, par exemple). Souvent ils ont en leur possession le diagnostic du médecin. Même s’il s’agit d’un accident du travail, c’est leur vie quotidienne dans son ensemble qui s’en trouve affectée. Notre objectif : déterminer le traitement le plus approprié pour que ces gens retrouvent leurs capacités physiques antérieures.
Pour ce faire, nous créons à leur intention un programme d’activités « personnalisé et graduel ». Ce sont là les deux maîtres mots. Il n’y a pas deux cas semblables. Nous prenons le patient où il en est dans son processus de réadaptation. Pour certains, on commence au tout début en les aidant à bouger le muscle souffrant, à l’assouplir, puis à le renforcer en augmentant l’intensité au même rythme que leur tolérance à la douleur. Il s’agit d’exercices simples qu’on peut et doit faire à la maison entre les rendez-vous. Par la suite, nous conseillons le médecin dans l’élaboration d’un plan de retour au travail progressif.
Dans ce cadre, nous avons développé une expertise spéciale : l’évaluation de la capacité de conduite automobile. Notre client a reçu une lettre de la SAAQ lui demandant de faire cette évaluation avec un ergothérapeute, la plupart du temps à la suite du signalement d’un médecin. Celui-ci a un doute en raison d’un AVC ou des effets de l’évolution de la condition médicale du patient sur ses habiletés cognitives. Nous procédons alors à une évaluation physique et cognitive à l’aide de tests en salle, puis à un test routier avec l’aide d’un moniteur de conduite auto.
À notre clinique, nous traitons également les cas d’incapacités physiques résultant de maladies chroniques. La problématique est différente. Il s’agit alors d’aider la personne à préserver le maximum d’autonomie dans ses activités de tous les jours. Cela va de trucs simples au recours à des aides techniques en passant par des modifications à l’aménagement du domicile. Bref, nous la formons et l’informons pour qu’elle puisse fonctionner avec, et en dépit de, son handicap.
Ma collègue Zouina Bouteldja et moi-même restons à votre disposition pour plus d’information. N’hésitez pas à communiquer avec nous.
Chantal Doucet, ergothérapeute