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Les orthèses ont la cote. Conçues pour suppléer ou corriger une fonction déficiente d’un membre, il en existe pour toutes les parties du corps : chevilles, genoux, coudes, avant-bras… Il n’y a qu’à regarder autour de vous les joggers, les golfeurs, les cyclistes et les joueurs de tennis pour vous en convaincre. On retrouve ces orthèses dans des points de vente spécialisés ou simplement à la pharmacie du coin. Cette prolifération cache une certaine confusion quant à leur rôle et leur efficacité. Faisons un premier déblayage.

Mon premier conseil : avant d’acheter quoi que ce soit, on devrait toujours consulter un professionnel du système musculo-squelettique afin d’établir un diagnostic rigoureux. Celui-ci peut être un médecin, un physiatre, un orthopédiste ou un physiothérapeute.

Il faut également utiliser les orthèses avec discernement dans la pratique des sports. Par exemple, le ski alpin est un sport en chaîne fermée, ce qui signifie que le pied est toujours en contact avec le sol si vous en contrôlez bien la vitesse. Le patin sur glace ou à roues alignées et le vélo, entre autres, appartiennent à cette catégorie parce que le pied est en appui stable au-dessus du sol. Pour ce genre d’activité sportive, les orthèses ne sont pas nécessaires.

De leur côté, les sports de sauts avec changements de direction impliquent une chaîne ouverte, ce qui nécessite un temps de réaction plus rapide des muscles pour stabiliser les articulations. Les orthèses peuvent-elles être utiles en cas de blessures ? Cela dépend.

Pour les chevilles, les supports élastiques ont peu d’effet de soutien. Lors d’une entorse par exemple, l’élasticité du matériel ne permet pas d’assister les ligaments blessés. Leur petite dimension et leur ouverture béante au niveau du talon ne permettent pas, non plus, de contenir l’enflure. Mieux vaut dans ce cas utiliser un bas compressif ou un bandage élastique qui couvre complètement la région jusqu’à la mi-jambe. Si on veut limiter le mouvement de la cheville lors d’un retour progressif à un sport, utilisez une orthèse fabriquée d’un tissu non élastique faisant le tour de la cheville.

Dans le cas des genoux, les orthèses peuvent être utiles pour les déchirures ligamentaires et certains types d’arthrose. Cependant elles devraient être ajustées par un orthésiste compétent. Les personnes qui présentent un genou instable ou dont l’articulation n’est pas bien alignée peuvent aussi bénéficier d’une semelle adaptée à leur chaussure. Cette orthèse dite « plantaire » a pour effet de diminuer la pression subie par l’articulation. Elle est également bénéfique pour la région lombaire. Enfin, à la suite d’une chirurgie, le port d’une orthèse est fortement recommandé, au moins la première année.

René Joyal, physiothérapeute