Les anti-inflammatoires non stéroïdiens agissent en inhibant la synthèse des prostaglandines. Ces composés ont un rôle important dans la régulation de l’activité cellulaire normale et sont synthétisés sous formes variées en réponse à une blessure.
Certaines prostaglandines sont cependant importantes durant la guérison osseuse en stimulant l’activité des ostéoblastes et ostéoclastes à produire du nouvel os. Dans l’étude de Harder et An*, ces effets ont été constatés en utilisant des animaux et des préparations cellulaires in vitro.
Cliniquement, les cas de non-union au niveau de la diaphyse fémorale et des cas de fusion lombaire ont été plus nombreux chez ceux qui avaient pris des ains post-op. Il est maintenant de pratique courante de ne pas prescrire d’anti-inflammatoire pour les cas de fractures.
Pour ce qui est des tissus mous ( cartilage, tendons, muscles et peau ), les effets des ains sur la guérison ne sont pas aussi clairs. Certaines études ont constaté une diminution de force tensile avant rupture au niveau de ligaments, en présence du médicament durant la phase de guérison ( étude sur des lapins ). Une autre étude a même constaté une augmentation de la synthèse du collagène ( étude sur des rats ).
Les effets des ains sur la guérison des tissus humains sont encore difficiles à cerner et pourraient différer selon le produit.
Les effets des ains sur la douleur lors de blessures musculo-squelletiques sont indéniables et une utilisation de courte durée ne semble pas affecter la guérison.
Harder, An: The mechanisms of the inhibitory effects of NSAID drugs on bone healing. J Clin Pharmacol 43:807-815, 2003.
